aucun changement de politique économique nationale ne peut se faire dans le cadre du droit actuel.
Or, il est illusoire de rassembler les souverainistes des deux rives (comprendre : la gauche et la droite) selon Bernier, car le retour d’une véritable souveraineté populaire implique un programme politique clairement marqué à gauche, là où certains souverainistes de droite ne rêvent que d’une destruction pure et simple de l’État social.
Autrement dit, il n’est pas possible de désobéir sans sortir de l’État de droit, solution qui « créerait un véritable chaos administratif et politique » et qui n’est acceptable qu’à l’extrême droite, laquelle en appelle régulièrement à se libérer d’un prétendu « gouvernement des juges ».
Le second problème concerne le dispositif prévu par l’article 50 du traité sur l’Union européenne (TUE). Toute sortie de l’UE implique la négociation d’un accord qui pourrait prendre jusqu’à deux ans. Or, durant cette période transitoire, les traités européens continueront de s’appliquer. Et l’accord de sortie peut lui-même ajouter un délai et impliquer des concessions. C’est ainsi que le Royaume-Uni a mis près de quatre ans à sortir formellement des institutions européennes ; mais ce pays était l’un des moins intégré car il n’appartenait ni à l’espace Schengen ni à l’euro. La France aurait beaucoup plus de mal à éviter une crise financière en cas de Frexit.